Wim Delvoye L'ordre des choses au MAH

Aujourd’hui, il semblerait que le public ne s’intéresse plus beaucoup aux musées, les visiteurs sont avant tout des touristes. C’est la raison pour laquelle, le musée doit réfléchir à comment il peut exister, dans une nouvelle époque et rivaliser avec toute la créativité que l’on trouve sur internet, pour séduire la population.

Le musée doit se reconnecter avec son public, recréer un dialogue. Plonger dans une réflexion sur l’idée même de collection. La plupart du temps, lorsque les héritiers reçoivent leur part, ils gardent les meilleures pièces ou les vendent. Le reste est cedé aux musées. 

Marc-Olivier Wahler, directeur de l’ensemble muséal des MAH de Genève met en place un projet novateur avec ses expositions XL et instaure la carte blanche. Le projet du directeur du MAH va associer l’art contemporain avec les autres formes d’arts et englober toutes les pratiques artistiques, les beaux-arts, les arts appliqués, l’archéologie, l’architecture, la numismatique, l’horlogerie.

Dans les expositions carte blanche XL du MAH, les commissaires d’expositions s’emparent des collections du musée et investissent le bâtiment en laissant libre cours à leur imagination et à leur créativité. Ils valorisent l'extraordinaire richesse du patrimoine genevois à travers leur regard artistique.

Après Jakob Lena Knebi (Walk on the Water), Jean-Hubert Martin (Pas besoin d’un dessin), Ugo Rondinone (Whe the Sun Goes Down and the Moon goes Up) c’est au tour de l’artiste  mondialement connu, Wim Delvoye (L’ordre des choses) d’explorer les réserves du musée d’art d’histoire de Genève. 

 

A travers des milliers d’objets qui constituent les collections du MAH, Wim Delvoye, lui-même grand collectionneur dans le domaine de la numismatique et de la photographie chinoise nous offre une exposition teintée d’autodérision et d’humour belge.  

 

« J’ai trouvé les collections du MAH, j’ai amené des collections et j’ai fait une collection spécialement dans le but de l’emmener au MAH ». Wim Delvoye

Dans cette exposition rien n’est figé. Mouvements, détournements, renversements, l’ordre des choses est remis en question, ça twiste au MAH ! 

Des statues de Canova, Pradier dialoguent avec des œuvres contemporaines de l’artiste, les sculpteurs classiques se voient propulser dans le futur par le traitement high-tech.

Dans les premières salles du musée d'art et d'histoire de Genève, des billes traversent les œuvres et les murs dans un bruit assourdissant, tourbillonnent, réapparaissent dans un circuit géant en métal qui rappelle les jeux de billes de notre enfance.

 

Les objets vulgaires, négligés, banals sont magnifiés. Une pelle ou une mobylette Peugeot dans leur étui capitonné, un pneu sculpté à la main, un extincteur et une valise gravés rappelant la technique du métal repoussé questionnent le rôle et la valeur des objets. 

Avec des artisans et des corps de métier traditionnels, Wim Delvoye collabore en Europe, en Chine, en Iran pour produire des cathédrales finement ciselées, des pneus, des voitures de course ou des armures. Un savoir-faire minutieux extraordinaire. L'artiste flamand dit redonner une dimension « médiévale » à son travail artistique. Il bâtit des cathédrales, réelles ou symboliques, qui permettent de plonger dans nos racines et de mettre en scène nos ambitions et élévations parfois brillantes, souvent dérisoires.

 

L’artiste flamand né en 1965, inverse les valeurs et bouscule les frontières habituelles, les hiérarchies implicites qui régissent la représentation artistique.

 

Pratique : 

Wim Delvoye est le 4^ème artiste invité par le Musée d’art et d’histoire (MAH) à explorer les collections du musée. C’est l’exposition « L’ordre des choses » qui prend place au cœur de la vieille-ville de Genève du 26 janvier au 16 juin 2024.

https://www.artageneve.com/lieu/musees-fondations/mah-musee-dart-et-dhistoire