Les dessous … des dessous de Genève.
Taufiq Abdilah nous raconte comment ont été réalisés les décors étonnants de cette exposition transformée en labyrinthe voûté.
Qui sont les magiciens des décors de Quartier Libre SIG au pont de la Machine ?
Le décor de l’exposition « Les dessous de Genève » à Quartier Libre SIG est le fruit de la collaboration entre la commissaire Babina Chaillot Calame, la scénographe Raphaèle Gygi et les Services industriels de Genève (SIG), le porteur de projet.
C’est SIGbât (SIG bâtiment), l’équipe de menuisiers, serruriers et maçons de SIG qui avait la responsabilité de la construction des décors et du montage dans notre espace d’exposition.
Comment a été pensé le décor de cette exposition qui comporte des labyrinthes voûtés, construits exprès dans l’espace du pont de la Machine ?
Le décor a été conceptualisé et développé par la scénographe de l’exposition.
Les tunnels, les caves et les voûtes sont des éléments que l’on retrouve souvent dans les souterrains de Genève. Il était donc pour nous naturel de recréer un tel décor sous forme d’un labyrinthe voûté, plongé dans l’obscurité, afin que les visiteurs puissent s’immerger immédiatement au cœur du sujet.
Cette scénographie a également permis de créer plus de 80 mètres linéaires pour l’exposition.
Des LED lumineuses ont été intégrées aux pieds des cimaises dans le but de créer une ambiance mystérieuse. Elles permettent aussi de diriger les visiteurs au travers des différents tunnels.
Enfin, nous avons souligné l’entrée extérieure de Quartier Libre SIG en prolongeant les pierres du bâtiment et en créant une voûte, donnant ainsi l’impression aux visiteurs de pénétrer dans un souterrain.
Combien de mètres de bois ont été nécessaires pour la réalisation des voûtes ?
Près de 400m2 de bois ont été nécessaires pour toute l’exposition, dont environ 100m2 pour fabriquer les voûtes.
Qui les a construites et comment ?
L’équipe SIGbât a travaillé le bois, a construit les voûtes, puis les a montés et peint dans l’espace d’exposition.
Où travaillent-ils et combien sont-ils ?
Les collaborateurs de SIGbât travaillent dans un atelier situé dans le bâtiment administratif de SIG, au Lignon. Ils sont une dizaine.
Combien de semaines a-t-il fallu pour réaliser ce décor grandiose ?
Environ 7 semaines de fabrication et de montage.
2 personnes ont été nécessaires pour la préparation des cimaises et des voûtes dans l’atelier, et 3 à 4 durant le montage.
Les décors ont-ils été entièrement fabriqués par les techniciens de SIG ?
Notre politique est de valoriser d’abord les compétences et le savoir-faire en interne. Les techniciens de SIGbât ont ainsi fabriqué les parois et les voûtes.
Les vitrines ont été réalisées par des prestataires externes pour des raisons de temps.
Que deviennent les décors après usage ?
Les parois et voûtes seront réutilisées pour les prochaines expositions.
Les vitrines le seront également ou elles seront données à l’association genevoise Matériuum, une ressourcerie qui prolonge la vie des matériaux grâce à leur réutilisation et à leur réemploi via la plateforme internet : materiuum.ch.
Faites-vous appel à des scénographes différents pour chaque exposition ?
Oui, nous travaillons avec plusieurs scénographes. Le choix du scénographe dépend de sa sensibilité à la thématique qui sera développée dans l’exposition.
Pour nous, la collaboration avec ces différents prestataires permet de renouveler nos expositions en termes de créativité, de graphisme et d’esthétisme.
Quel est le décor le plus important que vous ayez réalisé en interne pour Quartier Libre SIG ?
L’exposition « Les dessous de Genève » est celle qui a nécessité le plus de travail pour les équipes techniques en raison de la complexité du projet et du nombre de m2 de cimaises et de voûtes qu’il a fallu réaliser.
Les expositions « Eurêka » en 2014 et « Le fil d’une passion » en 2017 ont également demandé un travail important, car de nombreux éléments de décor ont dû être fabriqués dans les ateliers.
Quartier Libre SIG - Pont de la Machine du 5 janvier au 22 avril 2019