Quadriennale de la sculpture – Ville de Lancy

Cerise Dumont
6 novembre 2024

L’Association des sculpteurs et sculptrices de Genève organise la 9ème édition de sa Quadriennale de la sculpture, à la piscine de Marignac. Plus d’une quarantaine d’artistes participent à cet événement, qui a lieu depuis 1975 dans la commune de Lancy.

Quadriennale de la sculpture – Ville de Lancy - Du 2 au 24 novembre 2024

Véritable bijou architectural classé monument historique, la piscine de Marignac accueille cette année 42 artistes, dont 7 invités par des membres de l’Association des sculpteurs et sculptrices de Genève (ASdG). Majoritairement genevois, ils présentent des œuvres réalisées à travers diverses techniques : sculptures sur bois et pierre, créations en métal et en tissu. Innovation notable, une sculpture virtuelle est accessible via un code QR, offrant une expérience inédite aux visiteurs.

Le lieu, par sa capacité à accueillir des œuvres de grande envergure, offre une plateforme unique pour atteindre un public qui ne fréquente pas toujours l'art contemporain. Cette année, les créations exposées sont le résultat de réflexions approfondies des artistes sur des thèmes contemporains comme les enjeux environnementaux, le rapport à la nature, au corps ou, à un niveau plus abstrait, les réflexions des artistes sur la matière.

Disposées autour des bassins et sur les esplanades, elles créent un dialogue saisissant entre l'art et l'espace public, en cohabitant harmonieusement avec les baigneurs. Les artistes ont minutieusement choisi l’emplacement de chaque pièce, enrichissant ainsi l'interaction entre les œuvres et leur environnement. 

Des visites commentées seront organisées pour les écoles, et les artistes seront présents pendant les horaires d'ouverture, offrant ainsi au public l'opportunité de dialoguer directement avec eux.


Plongée dans l’exposition :

Espace intérieur - Rez-de-chaussée

Sabine GorlaSans titre
L’installation lumineuse de Sabine Gorla, un assemblage en origami modulaire de 66 pièces, ne se limite pas à un simple volume : c’est un objet qui révèle chaque couche de matière grâce à une lumière interne subtile. Sa mosaïque est en réalité le résultat d'une superposition méthodique de modules en papier, tous identiques mais agencés selon un ordre précis et rigoureux afin de forme un nuage géométrique, léger et poétique. ©crédit photo Sabine Gorla

Titane LacroixLes Petites âmes 31° 31’ 0’’ N / 34° 27’ 0’’ E          
L'histoire bégaie, la mémoire s'efface, mais l'artiste veille et continue de raconter. Cette sculpture de Titane Lacroix représente des silhouettes de chats vides, façonnées à partir de tissus déchirés, un hommage poignant à la mémoire des enfants de Gaza. Les chats sont installés sur une large bâche de plastique noire, créant un contraste saisissant qui accentue leur présence silencieuse et fragile. 

Anne BussardFourrure / Fur (pour Meret)
L’œuvre d’Anne Bussard juxtapose la chaleur et l’intimité de la mémoire familiale, incarnée par la fourrure issue d’un manteau de famille, à la froideur industrielle de la bonbonne. Tout en explorant ainsi les liens entre héritage, fragilité et survie, l’artiste adresse un clin d’oeil à Meret Oppenheim par le biais de son titre. ©crédit photo Morgan Carlier

Frédéric PollaBas-reliefs
Lors de la création de ces trois têtes, Frédéric Polla nourrissait une fascination profonde pour les technologies 3D émergentes, qui permettent de recréer les volumes avec précision et de les manipuler à travers le dessin, les déformant et les réduisant à volonté. Ces trois portraits sont autant de « jeux de la pensée », des expérimentations alignées avec ses aspirations artistiques. Le cadre joue un rôle aussi crucial que la sculpture elle-même, faisant de l'œuvre un tableau abordé avec une sensibilité sculpturale.
Frédéric Polla est décédé en 2021. ©crédit photo Morgan Carlier

 

À proximité de l’entrée

Miglena Savova AuclairSouffle et élégance
Souffle et Élégance
 est une sculpture qui explore la dualité entre force et délicatesse à travers la forme d’un éventail agrandi. En réinterprétant cet objet séculaire de raffinement en une structure métallique légère et mobile, d’une hauteur équivalente à celle d’une femme, Miglena Savova-Auclair remet en question la nature des objets quotidiens, transcendés par leur échelle et leur matérialité. Fabriquée en plaques d’aluminium souples avec des motifs ajourés, sa sculpture crée une tension entre le poids physique et la transparence aérienne qu’un souffle léger suffit à animer. Les motifs dentelés de profils féminin confèrent à l'œuvre une dimension vivante grâce à un jeu de lumière subtil.

Jacques HaeberlinStèles
L'œuvre de Jacques Haeberlin se compose de trois stèles en grès, chacune installée sur un petit socle. Leur design épuré se décline dans des couleurs variées, mettant en valeur le travail d'émaillage de l’artiste.

Véronique ArthaudLa dame comète
La sculpture de Véronique Arthaud représentant un buste de femme est le fruit d’un processus créatif qui a commencé il y a une vingtaine d’années, lorsqu’elle a acheté un bloc de marbre biscornu à Carrare, sans savoir encore ce qu’elle en ferait. Un jour, elle a décidé de se consacrer à ce morceau imposant. Cette œuvre, entièrement réalisée à la main, a nécessité environ 800 heures de travail. ©crédit photo Morgan Carlier

Antonio GhezziForce de l’inconscience
Cette grande sculpture de forme humaine, en métal zingué, incarne une réponse à l’adversité des technologies modernes. Elle symbolise une force intérieure enragée, prête à affronter l'ennemi invisible qui la manipule. Cette pièce d’Antonio Ghezzi témoigne de son espoir qu’une imagination et une créativité indéfectibles continuent d'exister et de croître malgré les défis. 

Henri Bertrand, Jusqu’où ?
Artiste et géographe, sensible aux enjeux du changement climatique, Henri Bertrand puise depuis une dizaine d’années l’essentiel de son inspiration dans les relations entre nos sociétés contemporaines et leur environnement naturel. Sa sculpture, représentant un tronc d'arbre à moitié en bois et à moitié en métal, illustre ce rapport complexe : le métal, bien qu'il gagne du terrain, est déjà fissuré. Intitulée Jusqu’où ?, cette pièce évoque l'expansion sans fin des espaces construits, entraînant la réduction et la fragmentation des milieux naturels, ainsi que l'appauvrissement des biotopes.

Vera JudL’enlacement
Cette sculpture en marbre de Vera Jud représente l'enlacement stylisé de deux figures. Ce geste où  les corps se touchent jusqu’à presque sembler se fondre l’un dans l’autre incarne un mystère profond, un noyau inexplicable que chacun porte en soi, et auquel l'œuvre invite les spectateurs à se confronter. 

Olav Nietzer, Inspiration organique
Inspirée par des formes organiques comme l'huître et la patelle réduites à leur simple anneau, cette sculpture puise son essence dans le minimalisme des coquillages. L’artiste en a retenu l’essentiel, traduit dans un matériau pur et épuré, en se limitant à quelques lignes et à des interactions de textures. L'œuvre semble flotter en semi-lévitation, comme suspendue à la frontière de la mer.

Pierre BouffiouxCirculez, y a rien à voir
Cette œuvre de Pierre Bouffioux intitulée Circulez, y a rien à voir joue avec des panneaux de signalisation routière dont les couleurs sont volontairement décalées (avec notamment du bleu à la place du rouge). Avec humour, l’artiste propose ainsi de perturber et de réinterpréter les codes familiers. Sa pièce invite le spectateur à questionner la rigidité des conventions visuelles, à moins qu’il ne s’agisse ici de taquiner les daltoniens...

Isabelle MilleretDeux Points zéro
Cette sculpture abstraite d’Isabelle Milleret explore les jeux de drapés et le veinage du marbre pour évoquer l’idée d’un éternel recommencement à partir d’un « point zéro ». Elle incarne un renouvellement perpétuel — un « renouveau 2.0 » ancré dans la matière – et évoque l’idée d’une mise à jour continue, où chaque pli et chaque courbe ouvrent sur des milliards de nouvelles possibilités, invitant le spectateur à choisir des perspectives inédites. 

 

Près de la pataugeoire et du côté des gradins

Tania AubelleHéritage 2
Cette sculpture en bois de lierre de Tania Aubelle, intitulée Héritage 2, évoque les souvenirs du grand-père de l’artiste et la force des racines familiales. L'œuvre rappelle la cabane du pêcheur, les restes d'une chaise, des bottes coupées aux chevilles et une clé rouillée, vestige d'une porte disparue. En dégageant patiemment ces racines, l’artiste explore des liens familiaux entrelacés, cherchant à retrouver une harmonie perdue et à raviver la mémoire des ancêtres.

Miranda RouxSans titre
L’ensemble de céramiques incrustées de verre coloré de Miranda Roux mêle plusieurs éléments, inspirés par un moule à pain d'épices hérité de la tradition familiale de l'Avent. Les plaques des bas-reliefs ont été réalisées dans un moule en bois, un hommage à l’art populaire du début du 20ème siècle.

Collectif IsaMir - Isabelle Cassani & Mireille RigottiTerritoire non cartographiés
Le collectif IsaMir, composé d’Isabelle Cassani et Mireille Rigotti, présente Territoire non cartographiés, une grande plaque de résine de 2 mètres 50 de haut. Cette œuvre où l’on devine une figure invite à la contemplation. Elle capture un imperceptible foisonnement de vie, une image figée dans sa fluidité, à la manière d’une pensée flottante et sans limites, tel un océan pétrifié en mouvement. Cette sculpture explore l’idée d’une « géologie humaine », d’une traversée des mondes, et d’une dissolution des frontières entre les espaces visibles et invisibles.

Christine DemièreMénologe
Le Ménologe de Christine Demière est une œuvre saisissante qui exprime l’urgence climatique à travers une mise en scène de la jeunesse d’un avenir en péril. Inspirée par des images de « zadistes » de la ZAD de la colline du Mormont (VD), cette sculpture grandeur nature présente trois figures humaines, nues mais chaussées de grosses bottines et portant des cagoules animales. Ces personnages, en posture d'oisiveté, incarnent des êtres d’une mythologie contemporaine, replacés dans la nature comme une célébration ambiguë face à un futur incertain.

Hideki SandoRinne (Samsara) – Rakuen (Paradis)
Rinne (Samsara) – Rakuen (Paradis)
 de Hideki Sando est une installation complexe qui représente la violence des explosions des bombes atomiques tombées sur Hiroshima et Nagasaki. À la fois colorée et mortifère, l'œuvre montre non seulement la brutalité des détonations et les corps meurtris, mais aussi les âmes des victimes, en évoquant la dimension spirituelle du traumatisme nucléaire.
Durant une performance, la sculpture a été accompagnée d’un poème de l’artiste, Pikadon. Évoquant la chaleur suffocante de l'explosion, la disparition des vies humaines et les ombres laissées derrière, le poème décrit l’inimaginable douleur et la destruction, évoquant des visions de la pluie noire tombant sur la terre et un espoir de ne plus jamais revivre un tel événement. Cette œuvre, à la fois poétique et visuellement percutante, invite à une réflexion sur l'horreur de la guerre nucléaire et la nécessité de préserver la paix.

Agnieszka Gorla-BajszczakInsouciance calamiteuse
Insouciance calamiteuse
 d'Agnieszka Gorla-Bajszczak est une installation frappante, accrochée à des poteaux métalliques sur les gradins. Des poissons suspendus à de lourdes chaînes de métal surplombent un banc de sable jonché de déchets. L’artiste met en lumière la beauté des fonds marins, autrefois immaculés et habités par des poissons iridescents, tout en dénonçant leur dégradation par la pollution. L’installation invite à la réflexion sur notre indifférence face à la détérioration de notre environnement, soulignant la nécessité de réagir avant qu'il ne soit trop tard.

Isabelle BattollaLapin, renardeau, crapaud, chevreuil
Lapin, renardeau, crapaud, chevreuil 
d'Isabelle Battolia est une série de quatre petites sculptures réalisées en grès, inspirées d'animaux taxidermisés. Ces modelages délicats sont dissimulés dans de la végétation, créant une interaction subtile entre l’art et la nature. Par le biais de cette installation, l’artiste invite le spectateur à une exploration silencieuse, où les formes animales semblent fusionner avec leur environnement, accentuant ainsi leur fragilité.

Denise TschumiAutoportrait / Méditation dans la baignoire
Autoportrait / Méditation dans la baignoire
 de Denise Tschumi est une photographie où l'artiste se représente dans un bain imaginaire, dont l'eau est notamment figurée par des feuilles de plastique transparent. En créant cette scène à la fois intime et symbolique, Tschumi réunit des éléments recyclés autour d'elle, introduisant une réflexion sur la durabilité et la réutilisation des matériaux. L'œuvre fait écho à un moment de méditation personnelle, tout en transformant un quotidien banal en un acte de contemplation et de prise de conscience.

Patricia Terrapon, Pavot magique
Pavot magique 
de Patricia Terrapon, composée de quatre bulbes de pavot en grès émaillé de couleurs différentes évoque non seulement la beauté organique des plantes, mais aussi leur symbolisme complexe. Le pavot, plante à la fois fragile et puissante, est souvent associé à des thèmes de transformation, de souffrance et d’illusion, en raison de sa relation avec la production de l'opium. 

Pierre Jaggi, Les Animalithes
Les Animalithes de Pierre Jaggi sont des créatures imaginaires qui, telle une rencontre entre le monde animal et l'humanité, prennent vie sous une forme minimaliste. Composées de tiges métalliques et de galets, ces figures de quadrupèdes donnent naissance à un bestiaire à la fois naïf et énigmatique. Leur simplicité formelle évoque des archétypes à mi-chemin entre un futur incertain et un passé révolu, créant une sensation de flottement temporel.
Ces grandes figures animales de métal, mesurant entre 200 et 350 cm de haut, semblent déambuler avec une nonchalance presque poétique. Leur présence, tout en étant à la fois familière et déconcertante, fait écho à l’enfance, tout en offrant une réflexion sur l’évolution de notre relation avec la nature et les formes vivantes. ©crédit photo Pierre Jaggi

Ngamanya Banda, Nagent ensemble
La sculpture en marbre Nagent ensemble de Ngamanya Banda présente des poissons dont les trajectoires semblent se diriger dans des directions opposées, créant ainsi une dynamique visuelle pleine de tension. La finesse du travail, réalisée à la limite de ce que le marbre peut supporter, témoigne de la grande maîtrise technique de l'artiste. Chaque détail est minutieusement travaillé, rendant tangible la fluidité et la résistance de la matière, tout en inscrivant une réflexion subtile sur la divergence et l’harmonie.

Esmat Hossaini, Yeux fatigués
L’installation Yeux fatigués de l’artiste Esmat Hossaini explore l’impuissance des individus face aux forces du pouvoir. En utilisant le ciment, matériau habituellement symbole de solidité, l’artiste en fait un vecteur de fragilité humaine. Trois petites sculptures de bustes, placées face à une plus grande, figurent des personnes écrasées par le poids du pouvoir, ressentant leur insignifiance et leur vulnérabilité. Les visages sans yeux ou marqués par l'inquiétude incarnent cette fatigue existentielle partagée par nombre d'entre nous, sous la pression constante des attentes sociales et politiques.

Luc Tiercy, Matière
La sculpture Matière de Luc Tiercy se compose de trois blocs de marbre, disposés en diagonale comme des toupies immobiles. Chacun est travaillé de manière distincte pour en extraire une forme unique, et les surfaces sont traitées de manière contrastée, entre rugosité et lissage. Ce jeu de textures permet à la lumière et aux ombres de révéler les volumes de manière subtile, créant une interaction dynamique entre la matière et l'espace, invitant à une réflexion sur les multiples facettes d'un même objet.

 

Terrasse

Annick BerclazGigablue
La sculpture Gigablue d’Annick Berclaz, au look singulier, s’inspire des micro-organismes, des pollens et des hydrozoaires. Les formes, les points et les couleurs se répondent dans une composition qui semble émaner d’un univers parallèle. Le bleu vif rehaussé de points jaunes et l’allure quasi extraterrestre de la pièce lui confèrent une dimension à la fois intrigante et sympathique, invitant le spectateur à une exploration visuelle fascinante de la nature dans son expression la plus abstraite.

Luc DenieulLa mesure du temps
Dans La mesure du temps, Luc Denieul explore l’élégance des volumes à travers un travail méticuleux de la pierre calcaire. L’œuvre, à la fois claire et épurée, présente une forme abstraite où la lumière et l’ombre interagissent subtilement avec la matière. Selon l’artiste, c’est le matériau lui-même qui guide sa main. Sa démarche traduit une recherche de finesse et d’aérations où la lumière joue un rôle fondamental, restituant à la pierre toute sa chaleur et sa beauté.

Daniel FauchezBrasier
Dans Brasier, Daniel Fauchez, ébéniste de formation, représente une grande flamme en bois de noyer. La technique de taille directe de l’artiste met en lumière l’expression physique de la matière, alliant habilité manuelle et créativité. En suivant la structure du matériau, il laisse l’âme du bois s’exprimer. Le jeu des formes, des ombres et des reflets stimule son imaginaire, tout en créant une œuvre où la matière devient vivante et expressive.

Lukas GroggGeste envers la terre
La sculpture Geste envers la terre de Lukas Grogg, réalisée en plâtre et grandeur nature, représente une figure féminine en mouvement qui semble indiquer le sol. Ce geste, à la fois symbolique et poétique, évoque un acte de semence, comme si la figure s'apprêtait à nourrir la terre. L'œuvre rappelle l ’élan vital et l’harmonie entre l’humain et la nature, suggérant une connexion profonde et respectueuse avec notre environnement.

Étienne Krähenbühl, Slash II
Slash II d'Étienne Krähenbühl est une imposante barre de métal rectangulaire, inclinée de manière oblique, créant une dynamique d'équilibre à la fois intrigante et humoristique. Mesurant près de 3 mètres de haut, cette œuvre joue avec la gravité et l’espace, introduisant un jeu subtil entre stabilité et déséquilibre. L’artiste, reconnu pour son approche audacieuse, utilise cette pièce pour questionner les notions d’équilibre physique et visuel, tout en affichant une grande maîtrise technique dans l’utilisation du métal. La sculpture tourne sur son axe.

Roland Breitschmid, Le calice délaissé
Dans Le calice délaissé, Roland Breitschmid, ingénieur et adepte des grands formats, revisite un thème biblique majeur : la Cène. À travers une composition en métal et résine colorée, il explore les symboles de la culture judéo-chrétienne tout en s'interrogeant sur leur pertinence dans le monde contemporain.

Xavier Magaldi, Cosmic nexus 1Cosmic nexus 2TuBéton
Xavier Magaldi crée des œuvres à partir de l’acier dans une recherche formelle et technique. Ses installations, telles que Cosmic nexus 1 et Cosmic nexus 2, explorent la relation entre structures métalliques et espace, allant de prototypes physiques à des versions en réalité augmentée, où les œuvres prennent une dimension virtuelle plus grande. TuBéton est une autre installation, réalisée sur des structures métalliques implantées sur un terrain de beach-volley, où le métal et le béton dialoguent avec l’environnement extérieur, créant une expérience immersive et interactive.

 

Espace extérieur - Jardin

Annie Berthet, Altière
Altière d’Annie Berthet est une sculpture en résine représentant une jeune fille aux mains et pieds excessivement grands, dans une posture fière et solennelle, le regard tourné vers l’horizon. Cette figure stable mais dynamique, délibérément disproportionnée, incarne la grandeur et l’élan intérieur, tout en évoquant une forme de contemplation introspective. À travers ce jeu de proportions, l’artiste questionne la perception de la beauté et de la majesté, mettant en lumière la dignité dans une figure aussi fragile qu’imposante.

Chantal Carrel, Sans titre
Chantal Carrel réalise une œuvre ancrée dans l’architecture de l’espace. Un grand disque de résine jaune, percé d’un trou et suspendu aux arbres par des filins presque invisibles, flotte dans l’air avec légèreté. Cette composition, à la fois épurée et intrigante, évoque l’image d’un disque lunaire, symbolisant la rondeur et la cyclicité. À travers cette forme simple, la sculptrice invite à la contemplation et à l’interprétation, reliant le matériel et l’immatériel dans un jeu subtil de lumière et d’espace. Cette sculpture représente l’Eclipse en hommage à son compagnon disparu.

Jean-Marc Aguilar, Équilibre
Équilibre de Jean-Marc Aguilar est une grande installation composée de métal et de pierre, représentant un mobile suspendu où quatre pierres symbolisent les quatre éléments : l’eau, la terre, l’air et le feu. Le cinquième élément, l’humain, est intégré dans ce fragile équilibre. Pour que le mobile fonctionne harmonieusement, chaque élément doit trouver son juste équilibre avec les autres. À travers cette œuvre, l’artiste souligne la nécessité d’une coexistence parfaite entre la nature, l’humanité et les forces qui régissent notre monde.

JadeLa Sieste
La Sieste de Jade est une sculpture en grès représentant deux petits personnages nus, endormis sur un tapis de feuilles de chêne. Cette œuvre, empreinte de douceur et de sérénité, fait penser à des lutins paisiblement endormis, capturant un instant suspendu entre rêve et réalité. La simplicité de la scène, associée à la texture organique du grès et des feuilles, crée une atmosphère de calme et de délicatesse, invitant à une réflexion sur l’évasion et l’imaginaire.

Alain SchallerLe sens caché
Le sens caché d’Alain Schaller, réalisé en métal et bronze, présente deux cages posées sur des socles évoquant des tombes, dans lesquelles une brique est suspendue, symbolisant le poids et la fragilité de l’existence. À travers son langage artistique et cette métaphore puissante, Schaller interroge la mort, la mémoire et l’intemporalité, portant un message aussi énigmatique que profond.

Françoise StuderFantôme sortant des abysses
Fantôme sortant des abysses de Françoise Studer est une grande méduse réalisée en crochet de fil de nylon, suspendue à un arbre. Cette créature, à la fois transparente et légère, se gonfle et se dégonfle sous l’effet du vent, jouant avec les éléments naturels, à la manière d’un mobile. Cette étrange forme blanche flottant dans l’air attire les regards comme un piège gracieux qui séduit et fascine, tout en évoquant la fragilité et la beauté hypnotique de la nature. ©crédit photo Françoise Studer

Marc Fornasari, Grande fille
La Grande fille de Marc Fornasari, décédé en 2020 à 94 ans, est une sculpture en bronze d'une jeune fille nue, élancée, aux proportions irréelles. Cette œuvre poétique capture une figure intemporelle et fragile. À travers cette sculpture, Fornasari laisse une trace de sa vision artistique, un témoignage de beauté et de présence éternelle et rappelle que les artistes, même après leur disparition, continuent de vivre à travers leurs créations. 

Luc JolyGardien
Gardien de Luc Joly est une grande sculpture en bois flotté rehaussé de blanc, représentant une figure assise. Bien que l’œuvre ne soit pas présentée, elle fait partie intégrante de l’exposition. Sa posture mélancolique, renforcée par l’utilisation du bois et de la teinte blanche, suscite une réflexion sur la solitude, la protection et l’introspection. Ce gardien silencieux semble veiller, à la fois fragile et imposant, une figure suspendue entre mémoire et présence. 

nota bene de l'ASDG : La sculpture « Gardien » preuve pour cette exposition na pas pu être exposé. L’artiste de 92 ans n’a pas pu livrer sa sculpture pour des raisons logistiques. A la place le tableau de Luc Joly marque sa présence à l’exposition

© crédit photos Morgan Carlier et Agnieszka Gorla-Bajszczak 

https://www.artageneve.com/lieu/galeries/association-des-sculpteurs-de-geneve-asdg

Quadriennale de la sculpture – Ville de Lancy - Du 2 au 24 novembre 2024