Loving

Le Musée Rath présente en première mondiale Loving. Un aperçu de l’exceptionnelle collection de plusieurs milliers de photographies anonymes réunies par deux collectionneurs américains texans sur une période d’un siècle, de 1850 à 1950. 

L’amour au masculin. Une repésentation d’un modèle sociétal parfait, élégant, resplendissant, sans souffrances ni bourrelets où la pose reflète bonheur, attachement, tendresse et amour.

L’exposition de photographies noir et blanc occupe l’espace sur les murs et dans les vitrines du Rath. Les tirages originaux vont du très petit format au moyen format. La lumière est tamisée pour la conservation. Les agrandissements monumentaux aux murs sont le choix de l’artiste zurichois contemporain Walter Pfeiffer.

Depuis 23 ans, au gré de leurs voyages à travers le monde, Hugh Nini et Neal Treadwell cherchent et rassemblent des clichés qui témoignent d’un lien entre deux hommes, amis, frères, combattants ou amants. 

Des couples d’hommes dont nous ne savons rien, ni leur identité, ni le lieu où ils se trouvent, ni le nom de la personne qui photographie, photographe professionnel ou proche des couples, aucune indication n’est donnée, aucune signature. Prise sur le vif, en studio ou dans des cabines de Photomaton, le cliché est le témoin intime de leur attachement. Plus de 4’000 images réunies par les époux Nini-Treadwell.

Un ouvrage a été édité en 2020 et traduit dans plusieurs langues retraçant un siècle d’amour marqué par la Guerre de Sécession, les deux guerres mondiales et la Grande Dépression. Le livre rencontre un succès énorme en librairie. « Le message, lui, reste le même : l’amour entre deux individus a toujours été et restera un sentiment universel, quels que soient l’époque, le lieu, la classe, le sexe ou encore le climat social, moral ou politique. »

                                                                                                   

L’immersion dans un monde masculin, beau, chic, amoureux. Des amours clandestines, punissables encore dans certaines parties du monde, intégrées dans d’autres. 

Dans l’Antiquité, l’homosexualité masculine n’était pas définie selon une orientation sexuelle. Les concepts d’hétérosexualité, d’homosexualité, de bisexualité sont des notions modernes. En effet, dans la Grèce antique et dans la mythologie, seule importait l’attraction vers l’autre, quel que soit le sexe. Les Dieux Zeus, Apollon ou Poséidon avait aussi des relations homosexuelles.

Dans l’exposition présentée au Musée Rath à Genève, une seule photographie en couleurs et une seule femme, une meurtrière qui tue un homme.

La haine qui peut animer un couple parfois est interprété par Elke Kilga, ancienne partenaire de Urs Lüthi, dans un partage d’écran avec l’artiste.

D’un côté de l’image scindée en deux, Elke fume calmement puis pointe d’un pistolet le spectateur et tire. De l’autre côté de l’image, Lüthi s’effondre…

C’est au sous-sol du bâtiment néo-classique que l’on peut voir les deux vidéos en noir et blanc de Urs Lüthi « Morir d’amore » et « Orgasm » qui ont été produites lors d’un séjour de l’artiste en Italie, à Florence en 1974. 

Les deux vidéos de l’artiste suisse Urs Luthi proviennent de la collection du FMAC, Fonds Municipal d’Art Contemporain. 

 

Pratique :

LOVING – Musée Rath – du 8 juin au 24 septembre 2023 – https://www.artageneve.com/lieu/musees-fondations/musee-rath-mah

Catalogue disponible en cinq langues au prix unique de 49 francs à l’accueil du Musée Rath. 5 Continents Editions – Les Arènes, 2020.

Commissariat : MAH, Samuel Gross, avec la participation de l’artiste zurichois Walter Pfeiffer, sur une séléction de Hugh Nini et Neal Treadwell.

Images : copyright ©5 Continents Editions avec l’aimable autorisation de la collection Nini-Treadwell et du MAH.

Images : copyright ©AAG