Sofia Komarova Bolshanina
Directrice AV Modern & Contemporary, Genève
Votre rôle dans le monde artistique ?
Mon rôle est avant tout de rendre le marché plus éthique. J’ai eu le privilège de pouvoir dévoiler la plus grande affaire de faux tableaux du XXIème siècle autour de Wolfgang Beltracchi.
Quel a été le déclic ?
Née dans une famille d’historiens de l’art, j’ai été depuis toujours entourée d’œuvres d’art et charmée par les conversations associées.
Aujourd’hui quelle est votre motivation ?
Ma motivation réside dans la recherche continuelle et la redécouverte d’artistes reconnus de leur vivant et quelquefois oubliés. C’est ainsi que j’ai pu organiser les rétrospectives de Serge Charchoune en 2009, Friedrich Karl Gotsch en 2011, René Rimbert en 2013 parmi bien d’autres.
Comment avez-vous fait pour garder le lien avec les collectionneurs et le public pendant le confinement ?
Malgré les circonstances, les échanges avec les collectionneurs étaient réguliers que ce soit par téléphone ou par e-mail. Ils ont beaucoup apprécié nos efforts pour rester présents et à l’écoute. Nous avons également développé notre présence en ligne
Croyez-vous à la vente d’œuvres d’art en ligne ?
La vente d’art en ligne n’est pas un phénomène récent, mais elle a pris une ampleur et connu un succès considérable pour compenser la fermeture temporaire des espaces. Les Online Viewing Rooms nous ont permis de garder une programmation et de proposer des expositions régulières et documentées, malgré la distance physique, mais rien ne remplace l’appréciation d’une œuvre en personne.
Le courant artistique qui vous touche le plus ?
Le futurisme italien.
La qualité principale du collectionneur ?
Le fin connaisseur m’émerveille car l’échange est toujours plus intéressant.
Quel est le rôle d’un musée d’art contemporain ?
Le musée d’art contemporain a pour mission de signaler et de soutenir les talents ainsi que de révéler la diversité artistique.
Que pensez-vous de des foires d’art contemporain aujourd’hui désormais inexistantes dû au COVID ?
Les foires sont essentielles, en tant que plateforme d’échange, elles nous permettent de présenter, communiquer, rencontrer et de percevoir les tendances du marché.
Quelle est la tendance aujourd’hui sur le marché de l’art ?
L’art afro-américain gagne en reconnaissance. Les artistes femmes sont de plus en plus exposées. Puis la céramique connaît aussi son heure de gloire ; je note en effet un retour dans la création contemporaine.
L’œuvre d’art est-elle un objet sacré ?
L’œuvre d’art est un objet précieux médiateur d’idées et de poésie.
Quel est votre dernier coup de cœur ?
L’artiste sud-coréen Choi Sangchul que je suis fière de présenter pour la première fois en Europe. L’exposition est en cours à la galerie.
Quelle est pour vous la ville la plus artistique ?
Il m’est difficile de ne citer qu’une seule ville. Je dirais New York, Paris et Berlin.
Que seriez-vous sans l’Art ?
Comment peut-on vivre sans l’art ? Si même l’homme préhistorique manifestait déjà un intérêt pour l’expression plastique.