Bel Air Fine Art – 20 ans
L’art contemporain peut-il être mainstream sans perdre en qualité ? C’est le pari relevé au cœur de Genève par la galerie Bel Air Fine Art, qui interpelle régulièrement les passants de la rue de la Corraterie avec les œuvres spectaculaires exposées en vitrine.
Née il y a 20 ans dans le quartier de Bel-Air qui lui a donné son nom, la galerie Bel Air Fine Art s’est depuis largement développée. Comptant désormais plus d’une vingtaine d’adresses en Suisse et à l’international, le groupe est devenu incontournable dans le réseau des galeries d'art contemporain en Europe. Encore aujourd’hui, la sélection des artistes est uniquement gérée par le fondateur et président François Chabanian et son fils Grégory, directeur général de Bel Air Fine Art.
Ces derniers demeurent attachés à présenter une vaste sélection d’artistes contemporains et issus de différents mouvements artistiques, avec une approche résolument grand public. Parmi les artistes de la galerie, on retrouve les grands noms du street art Mr. Brainwash (1966), Pimax (1975), Banksy (1974), M.Chat (1977), l’art optique de Patrick Hughes (1939), Rafael Barrios (1947) et Hong-yi Zhuang (1962), mais aussi le néo pop art de Jeff Koons (1955), Richard Orlinski (1966) ou encore Chloé B (1979). La photographie contemporaine est également bien représentée avec Joel Moens de Hase (1954), Markus Klinko (1961), David Yarrow (1966) ou Liu Bolin (1973), tout comme la sculpture contemporaine avec les œuvres de l’américaine Carole Feuerman (1945), de l’italienne Annalù (1976) ou de la péruvienne Mariela Garibay (1976). La curation est résolument contemporaine : 95 % des artistes présentés sont vivants.
Il y a des stars, mais pas seulement… La galerie aspire également à mettre en lumière des artistes « émergents » – on s’entend, la plupart d’entre eux jouissant déjà d’une notoriété internationale– comme Jisbar (1989), Być (1982) ou Cédric Bouteiller (1970) etc. Derrière les impératifs commerciaux et un goût du mainstream revendiqué, la qualité des artistes présentés est au rendez-vous. Ce qui prime est surtout leur capacité à développer une technique particulière, rendant leurs œuvres identifiables au premier coup d’œil.
Bel Air Fine Art entend parler à tout le monde. Certes, les pièces signées Jeff Koons, Banksy ou Damien Hirst ne sont évidemment pas accessibles à toutes les bourses – cela va sans dire ! – mais la galerie se distingue par son choix assumé de présenter des œuvres lisibles, compréhensibles et, en un mot, efficaces. On se veut ici aux antipodes de « l’intellectualisme » un peu snob que l’on rencontre fréquemment dans le milieu de l’art contemporain. Loin des concepts abstraits et capillotractés, c’est l’émotion qui domine. Les œuvres figuratives et colorées qui débordent parfois de l’espace de la galerie jusque dans la rue ne manquent pas de frapper le regard des passant.
Certains se souviennent peut-être de l’espace pop-up investi par la galerie à Confédération Centre – alors en travaux –, à quelques mètres de ses locaux habituels. L’aspect encore très brut de l’architecture a inspiré une exposition faisant la part belle au street art. À deux autres reprises, ce sont les immenses sculptures en résine de de Richard Orlinski ou les créations hyperréalistes de Carole Feurmann qui ont occupé les lieux jusqu’au trottoir. À chaque fois, les œuvres ont séduit de nombreux curieux et suscité des discussions animées dans les Rues-Basses. L’art est littéralement allé à la rencontre des spectateurs, dont certains ne fréquentent habituellement pas les galeries.
Ce rapport plus direct au public a permis au groupe de se constituer au fil des années une clientèle de collectionneurs fidèles. La volonté de créer des interactions dynamiques entre les œuvres et les spectateurs a conduit la galerie à organiser régulièrement des performances réalisées directement en galerie. La dernière, avec Jisbar, a donné au public l’occasion de voir l’artiste français à l’œuvre. Connu pour ses créations mêlant classiques de l'histoire de l'art et références pop contemporaines, Jisbar s’est produit dans une double performance live dans la galerie Bel Air Fine Art de Genève et le lendemain dans celle d’Annecy.
Avec ses œuvres parfois bling bling, parfois provoc’ et toujours percutantes, Bel Air Fine Art continue de faire l’effet d’une bouffée d’air frais dans les rues de Genève.
https://www.artageneve.com/lieu/galerie/bel-air-fine-art
Découvrez la vidéo avec l'artiste Jisbar et sa confession : https://www.artageneve.com/article/scopitone/jisbar & https://www.artageneve.com/article/confession/jisbar