Axelle Snakkers et Florence Grivel – Galerie Art Now Projects

C’est pas des Croissants !

(Ce sont des papiers « pains »)

Le saviez-vous?  Auparavant, la galerie Art Now Projects était une boulangerie.

De là à dire que l’art se vend comme des petits pains, il n’y a qu’un pas à franchir avec cette exposition duo qui unit les univers de Florence Grivel et d’Axelle Snakkers. L’une privilégie l’acte artistique par une forme d’empreinte directe de l’instant, d’une combinaison d’idées entre maîtrise et lâcher prise, l’autre explore, couche par couche, traits sur traits, une vision intériorisée et augmentée par le support argenté ou doré. 

Le duo s’inspire et se met au défi à partir de la pratique de l’une et de l’autre. Pour conjuguer leur façon de faire apparemment si distinctes, elles ont privilégié deux pistes. L’une concerne leur amitié qui date d’il y a exactement 10 ans, l’autre provient du contexte dans lequel se déploie l’événement : la galerie, anciennement boulangerie. Tout cela plongé dans une bonne dose d’audace et d’autodérision, avec ce je ne sais quoi de zeste surréaliste (belge).

Cet état d’esprit entre en résonance avec la rencontre des deux femmes dans un aéroport : l’avion pour Bruxelles a du retard, la compagnie offre des bons de boissons et de pâtisseries.C’est autour d’une table garnie de viennoiseries aériennes que les deux femmes se croisent et qu’ainsi naît leur complicité rieuse et libre. Le hasard, mais il n’y a que d’heureuses coïncidences, fera que les deux futures amies sont assises dans l’avion sur la même rangée.Le rire sera le maître mot du voyage, un voyage qui les mène à se revoir le lendemain à Artbrussel, à deux pas de l’Atomium, symbole prometteur de ce nouveau lien fondé sur l’amour de l’art, la complicité, le partage, l’effervescence des échanges qui débouchent sur de multiples projets. 

Et puis se rencontrer dans un aéroport, ça transporte. Evoquant le transport, le tram 12 rose passe devant la galerie Art Now Projets et occasionne une persistance rétinienne, comme un sillage rose (merci Pipilotti Rist) qui, à force d’imagination, se dépose dans la vitrine de la galerie.  Poussière de passage invitant passagers et piétons à entrer dans la galerie, attirés par la couleur de l’art.

Face à face dans l’espace, les lunes-cercles pleins de l’une (!), et les croissants charbonneux de l’autre. 

Jouer avec les mots, « C’est pas des Croissants », et pourtant c’en sont, croissants lunaires de pleine lune et (réciproquement) pleines lunes décroissantes; mais aussi, ça n’est pas décroissant du tout, puisqu’il y a série, et s’il n’y en a plus, il y en a encore!

Pourtant c’est décroissant aussi, la plupart des matériaux utilisés sont extraits de l’atelier d’Axelle Snakkers, des restes de papier, de couleurs, d’aggloméré. 

Jouer, déjouer, rejouer, renouer avec la liberté de l’enfance… de l’art.

Comme le dit bien Johan Huizinga en ouverture de son Homo Ludens  « Le jeu est plus ancien que la culture ». 

C’est à ce jeu que seront invités - le samedi 21 octobre de 16h à 18h - les visiteurs ; celui de créer un papier « pain » commun sur des sachets de boulangerie fournis ou apporté par eux-mêmes.

https://www.artageneve.com/lieu/galeries/art-now-projects

Brèves biographies :

Axelle Snakkers

Née en 1964, vit et travaille à Genève.

Après des études à la HEAD, où elle obtient en 1994 son diplôme en peinture et en gravure, Axelle Snakkers est l’hôte de la Cité internationale des arts de Paris (1994-bourse de la fondation Simon Patino). Lauréate de plusieurs distinctions, prix Stravinsky pour son diplôme en 1994 et prix du Fonds Cantonal de Décoration en 1995, elle se voit également attribuer un atelier à l’Usine (Genève) de 1997 à 2001.

Elle a participé à de nombreuses expositions collectives: galerie "Movid Art" de Genève, Palais des Papes d’Avignon, Musée Rath à Genève, National Gallery de Bangkok, la Ferme de la Chapelle à Genève, artbongard galerie, usine Kugler. 

Ses expositions personnelles ont débuté en 1994 à la galerie Faits Divers, Genève; galerie Kara, Genève; galerie du Haut Pavé, Paris; galerie Alin Avila Paris; galerie Movid Art, Genève; galerie Arcanes Valréas; Château de Salornay, France. Une rétrospective lui a été consacrée au Centre culturel du Manoir de Cologny en 2012. L’ Espace_L à Genève l’a accueillie pour une installation lumineuse in situ en 2017. Elle réalise les affiches pour le festival de musique les « Athénéennes » en 2019 et elle exposera en novembre 2024 chez Andata-Ritorno à Genève.

Florence Grivel

Historienne de l’art de formation, Florence Grivel, née en 1969, vit et travaille à Lausanne. Enseignante à l’Ecole des Arts appliqués à Vevey, elle devient responsable de l’Unité de théorie de l’ECAL (Ecole Cantonale d’Art, Lausanne) jusqu’en 2004. Depuis 2001, elle travaille notamment comme spécialiste en arts visuels dans divers magazines culturels de la RTS.

En parallèle: elle est auteure de fictions et de textes autobiographiques, elle peint, elle a publié deux recueils d’aquarelles en dialogue avec les poèmes de Julien Burri, elle écrit des textes et des entretiens d’artistes, elle conçoit des expositions, des audio-guides pour des expositions de diverses institutions culturelles elle travaille comme co-scénariste (cinéma et bande dessinée), elle chante, performe et propose des lectures augmentées sur scène et dans des musées. Elle est active dans plusieurs fondations et associations culturelles, présidente du Chantier Culturel du Tramway de l’ouest lausannois.