Tàpies
Pace Gallery expose l’un des plus grands peintres espagnols du XXème siècle - Antoni Tàpies. Cet événement est organisé en collaboration avec la succession Tàpies et marque les vingt-sept années de représentation du peintre par la galerie.
Pour cette nouvelle exposition genevoise, la Pace Gallery expose l’un des plus grands peintres espagnols du XXème siècle - Antoni Tàpies. Cet événement est organisé en collaboration avec la succession Tàpies et marque les vingt-sept années de représentation du peintre par la galerie.
Antoni Tàpies, naît à Barcelone le 12 décembre 1923. Autodidacte, l’artiste est peintre, sculpteur et théoricien. Il participe à la Biennale de Venise en 1952.
Les œuvres exposées sont celles qui ont trait particulièrement aux transformations physiques et spirituelles à travers les signes et les symboles chers à l’artiste et omniprésents dans son travail ; preuves de son engagement continu aussi bien humain/politique que artistique.
A travers ses œuvres, l’artiste fait appel à un langage propre et mystérieux. Ce n’est pas la matière seule qui est reflétée mais l’essence même d’une pensée engagée que Tàpies n’avait cesse de nourrir. Avec l’oeuvre, le peintre exprime, s’exprime.
Mon illusion est d'avoir quelque chose à transmettre. Si je ne peux pas changer le monde, je désire au moins changer la manière dont les gens le regardent
L’utilisation des chiffres, des croix, des mots, des lignes sont finalement comme un fil d’Ariane et mettent en lumière l’invisible. Bien que ces mêmes signes, pris séparément offrent un champ des possibles infini, leur association marque la possibilité d’un message codé précis. Ancrés au plus profond de la matière, (amas de peinture créant un relief, incrustation de sable, poudre de marbre ou d’argile, débris de terre et de pierre, corde, chiffon, etc.), ils sont la véritable marque d’une puissance intérieure, d’une certaine violence jaillissante comme un appel à la réflexion - un devoir. Aussi, de cette même association entre signes et matière naît une analogie sensorielle qui rend l’œuvre entière et indissociable.
C’est alors une réelle révolution picturale que propose Tàpies dans la seconde moitié du XXème siècle. La peinture traditionnelle est repensée. Révolution politique également puisque le peintre a connu et a vécu la guerre civile espagnole, la dictature franquiste, autant de bouleversements qui s’imprègnent dans la vie comme les signes s’imprègnent à leur tour dans la matière des tableaux du peintre catalan.
Antoni Tàpies qualifie ses œuvres de « champs de batailles où les blessures se multiplient à l'infini. »
Le sable par exemple était utilisé dans certains de ses tableaux pour évoquer la foule, l’artiste lui-même dit dans son ouvrage sur La pratique de l’art que la différence qui sépare les hommes est aussi mince que la distance qui existe entre des grains de sable. L’individu, l’homme en tant qu’identité propre est absolument évanescent alors pris dans la foule. Il n’y a ni positif, ni négatif dans ce symbole juste la puissance de cet amas de sable. La matière devient une proposition, elle est ce qu’elle est par pure définition : matière à réflexion.
Les signes, les symboles à mi chemin entre le dessin et l’écriture ne possèdent pas forcément de définition précise, c’est ainsi face au vide, parfois au mur que le l’œuvre se situe. Mais là encore, l’œuvre suscite et ouvre un débat. Par l’introspection, c’est l’individu, sa pensée qui est visée.
Tàpies utilise la substance, celle de la terre pour retranscrire un engagement, il donne vie au matériau en lui rendant une pensée. Il y a une approche quasi animique de la matière. Quelque chose de l’ordre du sacré…
Antoni Tàpies décède à l’âge de 88 ans le 6 février 2012 à Barcelone.
Son œuvre a reçu de nombreux prix et distinctions.
Pratique
Antoni Tàpies / Pace Gallery
Jusqu'au 10 janvier 2020
Quai des Bergues 15-17, 1201 Genève, Suisse
https://www.artageneve.com/lieu/galeries/pace