Iseult Labote, série SMASH n°XVII

Réflexion sur l'Art

Didier Rostoucher
4 avril 2024

Il y a presque autant de définitions que d’êtres humains sur l'Art ...

Faites l’expérience : si vous googlelisez la question de savoir ce qu’est l’art, vous trouverez des centaines de définitions, soit d’artistes soit de penseurs tous célèbres. Si différentes les unes des autres qu’il est quasi-impossible de leur trouver un point commun !

Au fond, il y a presque autant de définitions que d’êtres humains. Donc chacun peut y aller de la sienne, qu’on soit soi-même artiste ou simple amateur.

On peut certes se limiter au j’aime / j’aime pas du vulgus pecum qui, pour se justifier, va vous parler de l’émotion que lui procure (ou pas) une œuvre. So what ? Comment font alors les galeries d’art et ceux dont c’est le métier de repérer ceux qui ont du talent ?

L’émotion, que je ne dénigre pas, devrait se réduire à la cerise sur le gâteau. L’émotion n’existe que dans le présent et n’offre pas de perspectives. 

Ajoutez-y la culture du passé, cela décuplera votre compréhension de l’artiste, le pourquoi de son style, ce qu’il apporte véritablement dans le monde de l’art qui l’a précédé.

Ainsi vous saisirez tout autant pourquoi il est important ou le sera peut-être dans le futur. Toute œuvre s’inscrit obligatoirement dans le temps, dans une civilisation donnée et véhicule une esthétique aussi collective que personnelle. Il ne faut jamais oublier que les plus grandes ruptures stylistiques sont advenues pour casser les codes, renouveler un genre et faire du neuf à partir des sempiternels même éléments : une toile vierge, de peinture, de pinceaux ou palettes, ou de marbre, de bronze, de bois ou autres divers matériaux. 

Ce qui se trouve à l’opposé de la science, dont le progrès se basent sur des découvertes.

En matière artistique, la démarche est au fond très simple : il faut   comprendre pour aimer, et non aimer pour comprendre. Il faut comprendre pour ressentir et non ressentir pour comprendre.

Vous allez me dire que la démarche est élitiste. Eh bien oui, elle l’est, à l’évidence ! Elle demande des efforts certains et si vous l’acceptez, vous constateriez rapidement qu’un artiste que vous n’appréciez pas peut désormais vous toucher au plus profond de votre être. Et si vous restez néanmoins réfractaire à son travail, au moins saurez-vous pourquoi et vous vous comprendrez mieux vous-même.

En effet, je suis convaincu que nos goûts artistiques sont un révélateur de ce que nous sommes à chaque moment de notre vie. Cette dimension psychologique de l’art est malheureusement peu étudiée. Qu’il plaise, dérange, fasse travailler nos neurones ou nous laisse indifférent, il nous raconte notre histoire personnelle, subtilement, de façon inconsciente, à la manière d’un rêve à décoder.

Comme un programme informatique, tout est dans le code ! Si vous ne le possédez pas, vous vous cantonnez aux frontières de l’art, à l’écorce de l’arbre.

Dans l’idéal, toute future visite d’une exposition mériterait un travail préparatoire. Et c’est à ce prix-là que votre visite se fera…dans les règles de l’art !

 

 

 

du même auteur : 

David Hockney : https://www.artageneve.com/article/david-hockney

Une histoire de meurtre : https://www.artageneve.com/article/une-histoire-de-meurtre

Billet d'humeur sur la peinture contemporaine : https://www.artageneve.com/article/billet-dhumeur-sur-la-peinture-contem...

Merci Picasso ! https://www.artageneve.com/article/merci-picasso

Art majeur, art mineur : https://www.artageneve.com/article/art-majeur-art-mineur

Giacometti, L'Homme qui marche : https://www.artageneve.com/article/alberto-giacometti-lhomme-qui-marche

Réflexion sur l'Art : https://www.artageneve.com/article/reflexion-sur-lart

 

Didier Rostoucher, né à Paris un 14 novembre, passionné de philosophie.